Fanfan&Albert : Notre vie au Maroc

Fanfan&Albert : Notre vie au Maroc

12 mars : Oasis dans le désert... et ce n'est pas un mirage !

Il est 8h quand le réveil sonne. Albert va prendre sa douche, pendant que je fais les bagages. Puis, c'est à mon tour de passer à la salle de bain, avant d'aller prendre le petit déjeuner.

Nelly et Gérard sont déjà attablés. Nelly ne va pas très bien, elle est de nouveau très enrhumée, elle n'a pas très bien dormi...

Après ce dernier repas pris à la "Courbine d'Argent", il est temps de faire nos adieux à Anne et Paul. Je leur demande s'ils acceptent que nous prenions une photo... pour l'envoyer à Maman, ils acceptent bien volontiers.

Voilà, cette fois nous sommes prêts : la facture est payée, les voitures sont chargées, nous pouvons démarrer... il est 10h.

Nous remontons vers l'embouchure de l'oued Drâa. C'est magnifique ! Le beau temps nous permet d'apprécier les couleurs du sable fin du cap Drâa.

Nous grimpons sur une des dunes, enivrés par la douce brise. Encore un paysage qui nous remet à notre place... on se sent tout petit... !!!

Nous dépassons Guelmim, et nous nous engageons sur la petite route qui nous conduit au "Camping de la Vallée", à Abaynou.

De nombreux membres du forum "le Maroc en Camping Car" y ont fait un séjour, et ils ne tarissent pas d'éloges sur l'endroit et son propriétaire, un Corse installé depuis peu...

Pour nous, c'est une grosse déception ! Nelly et Gérard ont réservé, il y a plus d'un mois, une chambre, mais pour nous, il n'y en a pas. Bon, tant pis ! Nous nous apprêtons à les laisser et à poursuivre notre route. Mais Nelly comme Gérard n'ont pas une bonne impression... et d'emblée, ils nous disent qu'ils n'ont pas envie de rester si on part... Le propriétaire s'approche de nous, sans un sourire. Il ne propose même pas à Nelly et Gérard de leur montrer leur chambre, il rebrousse chemin. Il va au devant d'un CC qui arrive et qui se gare au beau milieu de la piste. Il aide le camping cariste à décharger une cargaison de bouteilles de vin..., ça semble plus important que les clients ! Gérard est furieux, il cherche à se frayer un chemin entre le CC et la bordure de pierre. Ça se voit qu'il est habitué à conduire sur des terrains accidentés ! Il parvient à se dégager et s'éloigne vers la sortie du camping.

Albert, qui est moins à l'aise, attend que l'espace soit libéré pour avancer. Le propriétaire en profite pour venir nous dire de transmettre à Nelly et Gérard ses remerciements... (Il aurait pu le leur dire directement)... d'avoir réservé une chambre et de partir sans rien dire. Il ne se rend même pas compte que c'est son attitude qui les a fait changer d'avis !

Albert avait lu tout un tas de messages favorables sur l'accueil... on a du mal à l'imaginer maintenant !

Ciao.. au plaisir de ne pas se revoir !!!

Nelly téléphone à "La maison saharaouie" située dans l'oasis de Tighmert. Ils connaissent l'endroit, ils y ont déjà séjourné. Elle réserve 2 chambres.

Nous quittons la route pour suivre la piste qui nous conduit à une ferme, et nous découvrons une habitation faite en pisé. Le confort y est rudimentaire, mais l'accueil est si chaleureux qu'on s'y sent bien tout de suite.

Saliha, une niçoise installée depuis plus de 10 ans au Maroc, tient les rennes. Elle a adopté 2 enfants : Zineb, une adolescente de 14 ans qui suit des cours par correspondance, et Omar, un petit garçon de 5 ou 6 ans. Il va à l'école dans l'oasis. Nelly et Gérard sont surpris des progrès qu'il a faits depuis leur dernier passage. Il était très renfermé et craintif, il est tout à fait ouvert maintenant.

Nous ne sommes pas les seuls occupants des lieux, nous saluons deux messieurs qui travaillent avec un Marocain, ils font des briques en pisé. Puis nous croisons une dame, qui loge dans un petit van, garé dans un coin du terrain.

Nous choisissons une chambre : ses murs en terre sont ornés de tentures, le lit est posé sur un socle, en terre lui aussi, et le plafond est en bambou.

Nous posons nos bagages et nous faisons le tour du propriétaire.

Tout est écologique dans la maison, mais il y a tout de même l'eau et l'électricité. La salle de bain dispose de bacs pour récolter l'eau du robinet, mais point de pomme de douche... des petit seaux permettent de ne pas gaspiller l'eau, cette denrée si précieuse au Sahara. Les toilettes sont sèches. La "cuvette" me fait faire un retour en arrière, c'est tout à fait ce qui était installé chez une de mes tantes, dans la campagne environnante de Pau... dans les années 64/65.

Pas de chasse d'eau, mais un bac rempli de sciure, et le mode d'emploi affiché au mur... Waouh !!! quel saut dans le temps !!!

Nous profitons de la douce chaleur de la fin d'après-midi, assis dans le jardin, à écouter pousser les plantes. Le jardinier vient les arroser, il est accompagné d'une petite biquette, âgée de quelques jours. Elle est orpheline depuis peu, elle pleure beaucoup. Elle vient chercher des caresses et des câlins, elle n'est pas sauvage.

Saliha nous demande de la suivre dans la salle où nous allons partager le repas. Dans un coin, 3 tables basses sont dressées devant des banquettes. Des bols et des cuillères en bois laissent présager que nous aurons de l'harira. C'est le cas, un jeune saharaoui, habillé d'une belle robe bleue apporte l'élégante soupière. Il est suivi de près de Fatima, la cuisinière et de la fille de la maison. Deux autres personnes arrivent et s'installent. Nous sommes 10 en tout .

Le repas peut commencer. L'harira est excellente. Puis Fatima et le jeune garçon apportent des plats de poissons et de calamars. C'est vraiment très bon. Pour le dessert, nous dégustons un tajine de fruits... Hmmm !!!

A la fin du repas, Saliha nous précède dans l'autre partie de la pièce, côté salon, où elle procède au rituel du thé. Nos yeux sont tous rivés sur ses mains expertes.

Le breuvage sombre qui coule dans les verres nous induit en erreur, le thé n'est pas du tout fort, on apprécie même un deuxième verre.

L'ambiance est "zen", sans que personne ne se force. Les discussions sont calmes et très intéressantes. Chacun raconte "son histoire", chacun explique comment sa route l'a conduit dans cet endroit hors du temps...

Nous prenons congé de notre hôte vers 23h30.

Nous avons l'intention de lire... enfin - juste l'intention - car nous ne tardons pas à éteindre et à nous endormir comme des bienheureux !!!

Je vous souhaite une bonne nuit et je vous dis … à bientôt, Incha'llah !!!

 



23/03/2012
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