Fanfan&Albert : Notre vie au Maroc

Allez, va, on ne vous laisse pas plus longtemps dans l'ignorance... !

Ça y est ! nous sommes décidés ! nous prenons la maison de Founty !!!

Tout s'est enchaîné très vite, certainement parce qu'au fond de nous,

c'est bien cette maison-là qui nous convenait à tous les 2 !

A midi, nous retrouvons la propriétaire devant le cabinet de son avocat. Chirif ne tarde pas à nous rejoindre. Nous sommes attendus et sommes introduits sans plus tarder dans le cabinet de Maître M... ! Nous avions fait sa connaissance lundi, il avait pris nos coordonnées, pris en note les détails qui devront figurer sur le bail.

Aujourd'hui, nous revenons donc pour la signature dudit bail. La secrétaire procède à la lecture à haute voix, notant les corrections que nous lui demandons d'apporter. Vive les traitements de texte sur ordi ! Il ne lui faut pas longtemps pour revenir avec les documents dûment rectifiés. Nous apposons nos signatures au bas de chaque exemplaire. Hajja, notre propriétaire, qui porte ce titre parce qu'elle à fait le pèlerinage à La Mecque, en fait autant, puis, nous partons tous ensemble pour faire légaliser nos signatures. Elle guide Albert jusqu'à une annexe de la mairie que nous serons bien en peine de retrouver sans elle... Nous pénétrons à sa suite dans un bâtiment où bon nombre de personnes attendent. Elle retrouve une amie avec qui elle discute quelques minutes, puis, elle nous fait signe de les suivre. Nous passons d'un bureau à l'autre jusqu'à atteindre celui du responsable du service. L'amie de Hajja dépose devant le préposé notre dossier et lui signifie de s'occuper de nous. Dommage que nous ne comprenions pas l'arabe, car si on en juge par le ton employé par celle-ci, "c'est un ordre !!! Et puis c'est tout !!!"

Oups, nous sommes dans nos petits souliers (bon, moi, je n'ai pas trop de mal... hi hi hi). J'avoue que c'est gênant de passer devant une quinzaine de personnes qui font la queue depuis qui sait combien de temps ! Mais ça ne semble pas déranger grand monde !!! Notre propriétaire semble comme chez elle dans ce bureau, elle dit bonjour à tous les employés, elle va nous chercher des fauteuils... Nous sommes soufflés !

Quand l'employé a rempli tous les documents, nous signons sur le grand registre,

et nous repartons déposer un exemplaire du bail chez l'avocat.

Hajja est tout aussi contente que nous, elle m'embrasse très affectueusement,

ça me fait chaud au cœur !

De retour à la maison, il est largement l'heure de préparer à manger. Seul Albert se met à table, je me contente de fruits.

Nous sommes soulagés que notre "course à la maison" prenne fin, la tension tombe et, tout d'un coup, nous ressentons un grand coup de fatigue. Nous nous installons au salon et nous ne tardons pas à nous endormir. Albert a pris la précaution de mettre le réveil, car nous sommes de sortie ce soir : nous sommes attendus à 19 h 30 chez Abderrahmane pour partager avec sa famille le Ftour – repas de rupture du jeûne !

C'est une première pour nous, nous ne savons pas trop ce qui nous attend.

À l'heure dite, nous nous garons devant la maison. Nous revoyons avec plaisir Malika, puis nous faisons la connaissance de la maman d'Abderrahmane et de sa sœur Fatima. Les 2 petites puces semblent nous reconnaître et nous font de grands sourires. Nous prenons place au salon autour d'une table copieusement garnie. Abderrahmane nous précise pourtant qu'il s'agit là d'un Ftour "de pauvres", car dans les familles plus aisées, les plats proposés sont deux fois plus nombreux...

Eh bien, qu'est-ce que ça doit être !!!

Nous commençons par de l'harira... mais pas celle que nous connaissons ! Celle que Malika a préparée est faite avec de la semoule et du lait. C'est délicieux !

Nous l'accompagnons de dattes et de chebakias, puis nous goûtons les briques au fromage, les petits pains au thon, poivrons et tomates. La maman d'Abderrahmane insiste pour que nous goûtions aux œufs durs, (euh ! pas moi, merci...) sans oublier le pain fait à la maison avec du fromage et une préparation à base d'amandes pilées, de cacahuètes, le tout lié avec de l'huile d'olive. Oh là là ! quel festin !

Nous "arrosons" le tout d'un thé à la menthe qui, même s'il est sans sucre, est délicieux. Nous demandons grâce quand tout le monde insiste pour que nous continuions à manger...

Vers 21 h 30, Albert me dit qu'il est temps de prendre congé de nos hôtes. Ils insistent tous pour que nous restions pour partager le couscous prévu au prochain repas, celui de 23 h. Abderrahmane propose une promenade dans le quartier en attendant l'heure. Nous arrivons à lui faire comprendre que nous ne pouvons pas manger plus que ce que nous avons déjà avalé. Nous lui rappelons que nous avons déjà fait un repas à midi, et que ça ne serait pas raisonnable, nous ne sommes pas habitués à manger autant ! Nous espérons ne pas les avoir vexés...

Nous les embrassons tous, nous sommes ravis de notre soirée !

Sur le chemin du retour, nous sommes étonnés par l'animation des rues.

Arrivés à la maison, nous allumons nos ordis pour ne pas nous coucher

après un si gros repas.

Je vous souhaite une bonne nuit, et je vous dis à bientôt... Incha'llah !!!