Fanfan&Albert : Notre vie au Maroc

Réveillée à 3h20, je n'arrive pas à me rendormir. Je tourne et je vire, et au moment où je me lève dans le noir, Albert me dit que je peux allumer la lumière. Il n'y a pas de lampe de chevet, la lumière crue du plafonnier envahit toute la pièce. À mon retour de la salle de bain, je n'ai plus du tout sommeil. Je prends mon bouquin, et je lis pendant 1 heure. Albert s'est rendormi, sa respiration est calme et régulière. Je vais essayer de l'imiter, et me rendormir au plus vite, Incha'llah !!!

Le réveil sonne à 7h45, pour une fois je l'entends à la première sonnerie.

Nous nous levons bien vite, et après une toilette vite faite, nous partons à la station service pour prendre le petit déjeuner. Les baies vitrées et les viennoiseries sont envahies d'abeilles. Un café et un pain au chocolat pour Albert, un jus de banane et un pain aux fruits confits pour moi... Nous prenons place sur la terrasse, le garçon nous sert avec un large sourire.

Albert règle le GPS ; il rentre l'adresse de la Société AXIP Maroc. Nous y arrivons directement. Il est 10h quand nous nous garons près de l'immeuble. Un tout jeune homme, le gardien sans doute, est affalé sur une chaise, il joue sur son téléphone. Nous approchons de l'entrée, il lève les yeux et nous dit :

"AXIP, 4e étage, appartement n°8 !"

Comment sait-il où nous allons ? Il rit de bon cœur quand je lui pose la question, et il nous montre le carton de l'appareil qu'Albert tient dans sa main ! 4 étages... ouh là ! là ! ... Pas de panique... il y a un ascenseur !! Ouf, heureusement !

La secrétaire reconnaît Albert à sa voix... Elle nous fait entrer dans la salle de réunion. Elle s'appelle Asmaa, elle est très gracieuse et très sympathique. Elle nous laisse aux bons soins de son chef qui se charge de placer la carte d'Europe qu'Albert leur a commandée. Il effectue les premières manipulations, puis nous demande de patienter : un technicien doit venir pour s'assurer que tout marche bien ! Il s'éclipse et nous attendons, confortablement installés. Le technicien arrive assez vite. Asmaa nous le présente : Driss, le génie du GPS... Il sait répondre à toutes les questions d'Albert, c'est vrai qu'il connait son produit...

A 11h15, nous sommes de nouveau à la voiture. Nous prévenons le gardien que nous la laissons sous sa garde, et que nous partons en taxi. Nous ne tardons pas à en arrêter un qui nous conduit au quartier des "Habous".

Je suis stupéfaite par le nombre de boutiques, et je n'ai encore rien vu !!! Dans chaque ruelle, les commerces se succèdent, et des ruelles, il y en a beaucoup !

Au détour d'une place, nous sommes attirés par une librairie. En vitrine, Albert voit un livre d'apprentissage d'arabe dialectal. Nous entrons donc, un jeune vendeur s'occupe de nous. Nous en profitons pour lui demander s'il a la version du Saint Coran en français et en phonétique. Nous en avions acheté un en 2009, en médina à Meknès. Il nous avait coûté 100dh. Il nous présente le même livre, mais bien sûr, édition 2012... nous sommes contents de l'avoir trouvé ! 

Nous continuons à déambuler entre les boutiques. Elles sont pleines à craquer de marchandises diverses et variées. Au bout d'un long moment, nous revenons près du bâtiment administratif, dans l'espoir de trouver un taxi. Il y en a un, garé ; il semble nous attendre. Albert lui demande de nous conduire près du phare d'El Ank...

"Oui, nous dit-il, ça fera 70dh..."

Ouh là là ! Ça nous semble beaucoup ! Nous sommes déjà assis dans son taxi, Albert lui demande de mettre son compteur en marche, ce qu'il refuse ! Nous en descendons donc bien vite. C'est vrai que la ville de Casa est grande, mais il ne faut pas exagérer... 

Nous ne tardons pas à en voir un autre s'arrêter. Albert négocie le prix avant de monter. Les chauffeurs de taxis ne mettent pas le compteur à certaines heures, car il y a trop de circulation et de bouchons à cause des travaux pour le tramway. Et comme le compteur s'arrête quand la voiture ne roule pas... Le chauffeur nous explique que dernièrement, il a eu un client pendant 2h dans son taxi... pour 35dh au compteur ! Il nous demande 50dh, c'est OK, on monte. Le chauffeur est sympathique, il fait des commentaires sur les bâtisses que nous longeons et les quartiers que nous traversons. Il nous fait visiter une partie de Casablanca. C'est très intéressant !

À le demande d'Albert, il nous dépose devant le restaurant "La Mer". Les prix sont exorbitants, mais les souvenirs que le resto ravive chez lui sont plus forts que la raison. Sommes-nous assez bien habillés pour entrer dans un tel lieu ? Ça ne semble pas poser de problème. Le personnel est très sympathique ; nous sommes accueillis par un tout jeune homme, il nous "confie" à un garçon très stylé. Il nous installe à une table et appelle un 3e garçon qui nous donne la carte.

Albert choisit une soupe du pêcheur, puis des aiguillettes de St Pierre, préparées avec une sauce aux champignons et aux crevettes, accompagnées d'une brochette de petits légumes. C'est joliment présenté.

J'opte pour un plat unique, un méli-mélo de salades aux magrets de canard.

On se régale, c'est délicieux.

Un café et un nouss-nouss pour finir, puis nous quittons la salle. Albert demande l'autorisation de faire des photos.

Il dit au patron des lieux qu'il y a 40 ans, en 1972, il venait déjà ici... Un garçon nous reconduit jusqu'à la porte et nous demande de patienter. Le chef cuisinier arrive pour nous saluer. Il nous demande si nous avons bien mangé. Il se réjouit de notre satisfaction.

Le garçon s'éclipse et revient avec un cadeau... un cendrier aux "armes" de la maison... Ça alors, nous sommes surpris !

Nous les quittons enfin, et nous nous dirigeons vers le boulevard de la Corniche. Il fait chaud, le soleil tape fort. Nous avançons à pied en regardant la mer et les constructions qui sortent de terre...

Les immenses clubs avec terrasses et piscines au bord de l'océan, les bains de soleil – les lits devrais-je dire – attendent les clients !

Un complexe commercial va bientôt voir le jour ; les travaux sont bien avancés, c'est énorme !

Au bout d'une heure environ, nous nous arrêtons chez "Venezia Ice". Nous avons connu cette enseigne à Meknès, nous savons donc ce qu'ils proposent... C'est la journée des folies ? Alors, continuons ! Nous commandons une coupe pour 2. Elle s'appelle "Toi et Moi" et se compose de 6 boules de glace avec chantilly :

-nougat, pistache, chocolat, mangue, melon, banane... Hmmm !!! Excellent !!!

Deux jeunes filles sourient de voir notre air gourmand. Elles rient de bon cœur quand on prend la belle coupe en photo...

Une heure de marche de plus pour atteindre la fin du boulevard nous permet de digérer. Nous hélons un taxi pour retourner à la voiture. Pour éviter toute discussion, Albert propose de lui donner 50 dh, il accepte avec un large sourire.

Albert reconnaît le boulevard Danton (où il habitait... dans son "autre vie") quand nous passons devant l'école Théophile. Gautier, où il a enseigné de 1972 à 1976. Nous nous apercevons que notre rendez-vous de ce matin est sur cette même avenue... mais comme elle a changé de nom, Albert n'a pas reconnu le quartier.

Le chauffeur de taxi nous dépose à hauteur de notre voiture, le trajet n'a pas été bien long... On comprend maintenant l'air réjoui du jeune chauffeur !

Avant de démarrer, Albert règle le GPS. Il paie le gardien : nous sommes restés garés 7 heures environ. Il nous demande 2dh... Il reçoit 20dh. J'ai bien cru qu'il allait tomber à la renverse. Il remercie, envoie des baisers, nous bénit pour notre générosité...

Allez, en route maintenant... nous devons affronter la circulation, et en plus la nuit tombe. Oh ! Oh ! C'est ardu ! Il faut avoir des yeux partout !!!

Albert n'écoute pas Aïcha, la dame du GPS, c'est bien dommage ! Il s'enfonce dans un quartier très sombre, les piétons traversent sans se soucier de la voiture qui roule vers eux. Oh là là ! ... j'ai la frousse !

Il parvient enfin à se sortir de cette galère, tant mieux !

Nous faisons un arrêt au magasin "Marjane" avant de rentrer au camping. C'est Hicham qui est à l'accueil. Il sort du bureau pour venir nous saluer et prendre des nouvelles de notre journée. Il se réjouit pour nous de savoir que tout s'est bien passé. Il est plus de 20h quand nous rentrons dans la chambre.

Albert travaille les photos sur l'ordi. Je fais mon compte-rendu sur mon bloc.

À 22h30, je vais me coucher, je lis un moment.

Albert me rejoint vers 23h30, mais je ne le vois pas...

Je vous souhaite une bonne nuit, je vous dis à demain, Incha'llah !!!