Fanfan&Albert : Notre vie au Maroc

Fanfan&Albert : Notre vie au Maroc

1er juillet : Le mariage de Bouchra et Raphaël !

Le réveil sonne à 8h, je ne l'entends que de très loin... et je me rendors ! Au bout de 15 minutes, et de 3 sonneries supplémentaires, nous sortons d'un bon sommeil réparateur. Oh ! que ça fait du bien !

Nous n'entendons pas un bruit dans l'appartement, mais nous voyons de la lumière dans la salle de bain. Pendant que nous attendons, je sors de la valise les vêtements que nous allons porter. À 8h30, on entend le bruit de la porte de la salle de bains qui s'ouvre. Après avoir passé une gandoura sur mon pyjama, j'ouvre doucement la porte de la chambre. Personne dans l'entrée..., mais la lumière de la salle de bains est éteinte. Je prends la place, puis c'est au tour d'Albert. Nous ne nous sommes pas du tout levés de la nuit, pour une fois, c'est donc urgent !!! J'entends un autre bruit de porte, je regarde et j'aperçois Raphaël. Bouchra est encore couchée.

À 9h, l'appartement prend vie, nous sortons donc de la chambre. Albert va prendre sa douche, puis c'est mon tour. Bouchra, aidée de Raphaël, prépare le petit déjeuner. Il fait 2 omelettes, dont une "plus  cuite pour les filles !", dit-il. Bouchra prépare le thé à la menthe, puis, sur un plateau, elle dépose : du fromage, de la saucisse de dinde, des pâtisseries et un nectar de pêche. Nous nous installons tous les 4 au salon. Nous interrogeons les 2 jeunes sur le déroulement de la journée. Tout est un peu flou, nous nous en rendrons compte tout au long de la journée : aucun horaire prévu n'est respecté !!!

Pendant que Bouchra passe à la salle de bain, Raphaël fait la vaisselle. Il refuse mon aide. Je vais donc dans la chambre ranger nos affaires dans la valise, puis nous nous habillons.

À 10h30, nous quittons la maison. Bouchra guide Albert dans les rues de Sidi Ifni, nous allons chercher la coiffeuse. Elle n'est pas décidée à venir, pourtant le rendez-vous était prévu à 10h ! Elle dit que c'est trop tôt, qu'il fait trop chaud, le maquillage va couler. Il faut revenir la chercher à 14h... Bouchra remonte en voiture, elle est contrariée.

Avant de rentrer à la maison, nous nous arrêtons dans une boutique pour m'acheter un legging (caleçon) que je porterai sous ma gandoura blanche. Grâce à Bouchra, le vendeur applique le prix local, et non pas celui réservé aux touristes... Je m'en sors bien, il m'en coûte 30dh !!!

Arrivés à la maison, nous saluons tous les membres de la famille.

La musique entraînante incite les jeunes à danser, et ils m'invitent à me joindre à eux.

 

 

 

 

Les tout petits ne sont pas en reste et participent activement à la fête !


 

 

 

Albert rejoint le groupe des hommes dans la cour, à l'ombre des arbres.

 


Je m'assois avec les tantes et les cousines. Une d'entre elles parle un peu français, nous arrivons donc à communiquer. Je regrette - mais c'est trop tard maintenant - de ne pas avoir plus travaillé mon arabe dialectal !!!

Halima m'explique que la fête qui est donnée aujourd'hui correspond plus à une fête de fiançailles, car elle est moins fastueuse que celles organisées d'ordinaire. Elle ajoute que Bouchra ne portera qu'une seule robe... À son propre mariage, il y avait 300 invités... Ouh là là !

Les petites Hanane et Liba me parlent beaucoup. Elles essaient de me faire comprendre qu'elles me trouvent gentille... Je saisis certains mots dans leurs phrases, mais j'ai besoin de l'aide de Halima pour tout capter.

Dans la cour, des chants retentissent.

Nous nous levons toutes pour assister aux réjouissances.

Aïcha et Rachida m'interceptent pour me placer entre elles deux,

et je suis le mouvement...

La danse commence. Ça va, ce n'est pas trop difficile...

 


 

 

 

 

 

Vers midi, Albert m'appelle : nous partons à l'appartement chercher nos bagages. Salim profite du voyage pour aller en ville chercher des instruments de musique. Mohammed, le père, nous précise qu’il faut que nous soyons revenus à 14h, heure du repas des hommes... Makayne mouchkil !

Nous profitons de ce laps de temps pour passer à la salle de bain, puis je me maquille un peu. J'ai perdu la main, ça me prend du temps. Puis, nous chargeons la valise et le vanity dans le coffre de la voiture. Nous faisons un petit crochet pour acheter une carte mémoire pour l'appareil photo.

À peine arrivés à la maison, Bouchra et Raphaël nous demandent de repartir chercher la coiffeuse. Allez, en voiture !!! Nouvelle déception pour Bouchra, elle n'est pas dispo, elle doit prendre une douche !!! Il faudra revenir... 3 fois avant de la ramener ! C'est incroyable !!!

Il est 15h, des tables sont placées partout dans la maison, dans les chambres, dans le salon, et même dans les couloirs, pour que les hommes mangent.

 


 

Je me retrouve assise dans l'entrée, avec les cousines, on nous demande de ne pas bouger.

Albert est invité à prendre place au salon, avec Mohammed, le père de la mariée, les cousins, mais aucun des frères. Plusieurs hommes, habillés de djellabas blanches, sont arrivés : on nous explique qu'ils sont là pour réciter des versets du coran.

Puis, c'est au tour des femmes de manger. Nous quittons l'entrée pour prendre place dans une chambre. Nous nous retrouvons à 11 : 7 femmes, dont la grand-mère, plus 4 enfants : Liba, Hanane, Fatima-Zahra et Houssama. Zakiya apporte une table sur laquelle elle dépose un plat avec 2 poulets rôtis. Les femmes marocaines ont bon appétit, notamment la grand-mère... le plat est rapidement terminé ! Aïcha nous apporte un plat de mouton aux pruneaux. Je mange quelques pruneaux... Je suis surprise, car ce sont les cousins qui viennent débarrasser et emporter les tables.

Quand nous avons la possibilité de quitter la pièce, je vais me laver les mains dans la cour. Je passe devant le salon qui s'est rempli de femmes du village. Badr me convie à me joindre à elles. C'est embarrassant, elles ne parlent pas Français. Elles me dévisagent, elles me sourient.

Au bout d'un moment, je m'éclipse à la recherche d'Albert. Badr m'intercepte et me demande de prendre les femmes en photo. Elles acceptent volontiers.

 


 

 

 

 

Je leur montre les clichés sur l'écran de l'appareil, elles sont contentes.

Puis, petit à petit, elles se lèvent pour entamer des danses qu'elles accompagnent de chants et de youyous. Je suis impressionnée par la facilité avec laquelle elles mettent en mouvement leurs bassins...

Aïcha vient me chercher, c'est l'heure de m'habiller. Elle me conduit dans la chambre où j'ai mangé. Elle sort ma gandoura de l'armoire où elle l'avait rangée. Le sarouel et la tunique que je porte sont glissés dans un plastique et prennent la place de la robe. Puis, c'est la séance "maquillage". J'attends mon tour. Je me laisse faire, le résultat me plaît bien.

 

 

 

 

Toutes les femmes de la famille se sont habillées

et se prêtent gentiment à la séance photo.

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les préparatifs de la mariée sont longs, Raphaël s'impatiente.

Bientôt vient son tour, et il disparaît.

Dans le salon, Zakiya et Aïcha portent les plateaux chargés des ingrédients nécessaires à la préparation du thé. Elles le déposent devant un femme, la plus âgée semble-t-il, c'est elle qui va officier...

Puis, des sachets contenants les pâtisseries sont distribués à chaque convive.


 

 

La sortie des mariés est annoncée par de retentissants youyous. Bouchra apparaît dans une superbe robe bleue, elle est splendide ! Son maquillage sophistiqué est du plus bel effet. Raphaël a revêtu une djellaba blanche ceinturée par un cordon. C'est la seule touche de couleur de son habit, car même les babouches sont blanches. Ils forment un joli couple.

 


 

 

 

Dans le salon, les cousins leur ont préparé une banquette où ils prennent place.

Ils sont assis face à l'assistance.

 

 

 

Avec Aïcha et Mohammed, les parents de Bouchra !

 

 

 

 

Des chants retentissent, accompagnés de gestes gracieux et légers.

Sont-ce de bonnes ondes que chacun leur envoie ?

Zakiya, vêtue d'une très belle robe orangée, porte un plateau

qu'elle présente aux jeunes époux.

 

 

La mariée partage une datte en 2 :

elle en offre une moitié à son mari, puis mange sa part.

Ils trempent leurs lèvres dans un verre de lait.

 

 

 

 

Zakiya, qui s'est changée entre temps, revient avec sa cousine. Elles distribuent des bonbons et des chewing-gums à toutes les femmes et aux enfants présents. Tout ceci s'accompagne de chants bien sûr, et certaines se relèvent pour danser.

Quelle joie sur leurs visages, ça fait plaisir à voir.

 

 

Il fait chaud dans le salon, Aïcha distribue des feuilles de sopalin. Les robes des femmes sont lourdes... et certaines sont enveloppées dans leur "haïk".

Tout le monde apprécie de s'éponger.

Au bout d'un long moment, les jeunes époux se lèvent, ils prennent place sur la banquette de l'entrée. Je suis plus près d'eux pour les photographier.

 

 

 

 

 

Dans le salon, les femmes du village dansent toujours. Puis, un repas leur est servi, mais les plats reviennent bien vite, elles n'ont pas mangé grand chose. Idem pour les fruits : les coupes reviennent presque intactes.

Je sors quelques instants dans la cour pour me dégourdir les jambes et le dos.

Albert est assis avec quelques femmes, il a trouvé quelqu'un avec qui discuter en sirotant un verre de thé !

 


 

 

Badr vient lui demander de conduire Mustafa à la station de taxi. Mais au moment où ils allaient partir, la belle-sœur de Mustafa leur demande d'attendre. Elle va rapidement préparer son sac et part avec eux.

À leur retour, Badr me fait une proposition : est-ce que j'accepte de passer la nuit ici et de ne prendre la route que demain matin, en sachant qu'il faudra se lever à 5h ? Je ne sais quoi dire, c'est vrai que c'est dommage de partir maintenant, mais c'est à Albert de dire si ça ne sera pas trop dur pour lui, demain matin... (?)

Le sourire qu'affiche Badr quand je lui dis que j'accepte de rester, prouve que j'ai fait le bon choix, et qu'Albert avait déjà fait le même !!! Nous sommes ravis de lui faire ce plaisir. C'est donc convenu, nous dormirons dans la chambre où trône un lit tout neuf. Bouchra réapparaît, elle a ôté sa belle robe et a revêtu une tenue plus décontractée : jupe et tee-shirt.

Les villageoises commencent à partir.

Aïcha m'entraîne pour que j'assiste aux adieux faits aux mariés.

Tout est prétexte à chanter et à danser !

Les embrassades sont entrecoupées de youyous et de rires.

 


 

 

 Malgré la fatigue, Bouchra affiche toujours son beau sourire. Quand toutes les invitées sont parties, nous raccompagnons les jeunes mariés à l'appartement. Ils emportent leur dîner qu'ils prendront en tête-à-tête. Badr monte avec nous en voiture, il nous demande de le déposer en médina. Il va passer quelques heures au festival.

"Attention, lui dit Albert, ne rentre pas trop tard, nous partons tôt demain matin !". Badr lui fait un clin d’œil et s'éloigne dans la nuit.

À notre retour, nous trouvons la famille qui reste installée dans le salon. Bien vite, le thé et des pâtisseries sont servies, il est 20h30.

Les visages sont marqués par la fatigue, plus grand monde ne parle ni ne chante. Albert est sur le point de s'endormir assis ; pourtant, il a fait une petite sieste...

 


A 22h30, c'est l'heure du repas : poulet rôti et mouton aux pruneaux, puis fruits...

Je n'ai pas beaucoup mangé durant la journée, mais je n'ai pas faim pour autant... Par contre, j'accepte bien volontiers un fruit et plusieurs verres de thé, préparé par le mari de Rachida. Il est un peu fort, mais il est très bon.

À minuit ½, Badr rentre. Il est tout surpris de nous trouver encore debout. Son frère Hicham le suit de près. Zakiya doit repartir en cuisine pour leur apporter leurs repas. On peut facilement voir qu'elle a du mal à tenir debout... mais elle n'a pas le choix !!!

Vers 1h30, Aïcha nous montre où se trouvent les toilettes, puis elle nous conduit à la chambre qu'elle a préparée pour nous. Avant de nous coucher, nous saluons tout le monde, nous ne les verrons pas demain matin.

Les hommes dorment dans le salon ; les femmes se répartissent dans les petites chambres ; Zakiya et sa tante Rachida s'installent dans le couloir qui jouxte la chambre où nous allons passer la nuit, et enfin, Aïcha se couche sur la banquette de l'entrée. Tout le monde est casé... les lumières peuvent s'éteindre !

On n'entend plus un bruit dans la maison...

 

Demain la fée Électricité aura quitté cette maison.

Elle n'a été installée que pour la durée de la fête.

Le prix demandé pour un raccordement définitif est exorbitant.

La famille ne peut en assumer les frais.

Ils vont donc retrouver leurs habitudes plus économes, et dans quelques mois, Incha'llah, Badr pourra faire face à la dépense !

 

Je vous dis à bientôt, Incha'llah !!!



04/07/2012
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